Putsch déjoué au Bénin: des chefs traditionnels condamnent et font deux demandes pressantes à Patrice Talon
À la suite des récents événements sécuritaires au Bénin, Sa Majesté Agagnon Tandji Zougnon de la dynastie Agbossakidja et Sa Majesté Dada Savi Houézê Dodo II, roi de Bopa, ont condamné toute tentative de prise de pouvoir par les armes. Les deux chefs traditionnels réaffirment leur attachement à la démocratie, saluent l’action des forces de défense et adressent deux demandes pressantes au président Patrice Talon, qu’ils estiment nécessaires pour favoriser l’apaisement, l’écoute et la paix durable dans le pays.
Le Bénin n’a plus sa place parmi les pays secoués par des coups d’État. C’est le message fort porté par Sa Majesté Agagnon Tandji Zougnon, de la dynastie Agbossakidja des Ayinonvis Djihouênou de Golo Sékou, Porto-Novo et Nigeria, et par Sa Majesté Dada Savi Houézê Dodo II, roi de Bopa. Les deux souverains traditionnels condamnent fermement toute prise de pouvoir par la force, estimant qu’elle va à l’encontre du choix démocratique opéré par le peuple béninois depuis la Conférence des forces vives de la Nation de 1990.
Pour ces autorités spirituelles, le Bénin a définitivement tourné le dos aux coups d’État. Elles dénoncent ce qu’elles qualifient de manœuvres de mercenaires et saluent le professionnalisme des militaires béninois qui, selon elles, ont défendu la Nation avec loyauté et courage. « Nous leur disons merci », ont-elles déclaré, tout en réaffirmant leur soutien au président de la République, chef de l’État et chef suprême des armées.
Les rois traditionnels rappellent qu’aucune raison ne saurait justifier une prise de pouvoir par les armes dans un pays qui se veut démocratique. À leurs yeux, la stabilité et le progrès du Bénin passent par le respect des institutions et de l’ordre constitutionnel, socle de la paix sociale et de la cohésion nationale.
Appel au dialogue et à l’apaisement national
Au-delà de la condamnation, Sa Majesté Agagnon Tandji Zougnon et Sa Majesté Dada Savi Houézê Dodo II lancent un appel pressant au dialogue. Ils invitent le chef de l’État à organiser une conférence nationale inclusive, à écouter les préoccupations du peuple béninois.
Dans cette même dynamique, les deux souverains exhortent le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique ainsi que le Directeur général de la Police républicaine à prendre des dispositions fermes afin de prévenir toute tentative similaire à l’avenir et de renforcer la sécurité nationale.
Enfin, les rois traditionnels profitent de cette déclaration pour solliciter une audience auprès du président de la République, Son Excellence Patrice Talon. Comme deuxième demandes après l’appel au dialogue, ils souhaitent un tête-à-tête dans les plus brefs délais, convaincus que l’écoute mutuelle et la concertation demeurent les voies les plus sûres pour préserver la stabilité et l’unité du Bénin.

