Plus de quinze mille tonnes de maïs de première consommation restent invendues au Bénin pour la campagne 2025. Cette mévente plonge les producteurs dans une crise économique marquée par la chute vertigineuse des prix et l’absence de solutions efficaces d’écoulement.
La filière maïs traverse l’une de ses pires crises. Selon Ethienne Séro Moïse, président de l’Association des producteurs de maïs du Bénin, cité par Bip radio, le sac de 110 kg, récemment cédé à 25.000 F, est aujourd’hui bradé à 10.000 F, voire moins. Les grossistes venus des grandes villes ne trouvent plus de débouchés, ce qui accentue la pression sur les paysans contraints de liquider leur stock à perte.
Au cœur de cette difficulté, l’Agence nationale de l’alimentation et de la nutrition (ANAN), pourtant désignée par les autorités comme principal relais d’écoulement, peine à absorber la production locale. « L’ANAN n’arrive pas à consommer la production nationale », déplore le sieur Séro Moïse, laissant transparaître le désarroi des producteurs face à l’absence d’un mécanisme de régulation efficace.
Cette mévente massive menace non seulement les revenus des ménages agricoles, mais aussi la dynamique de production pour les prochaines campagnes. Plusieurs producteurs craignent déjà une baisse de la surface emblavée, faute de rentabilité. En attendant une réaction des pouvoirs publics, le maïs, produit stratégique pour la sécurité alimentaire nationale, s’entasse dans les greniers des campagnes béninoises, sans issue immédiate.
