Bénin: à peine débarqué, Maître Renaud Agbodjo annonce son retrait de la politique béninoise

Quelques heures après la décision de la Cour constitutionnelle rejetant son recours contre l’invalidation de sa candidature à la présidentielle de 2026, Maître Renaud Agbodjo a annoncé, dans une déclaration à son cabinet de Jéricho, son retrait temporaire de la vie politique. L’avocat évoque des “dysfonctionnements internes” au sein du parti Les Démocrates et dit vouloir désormais se consacrer à sa famille et à son cabinet.

Le ton était à la fois grave et apaisé ce mardi matin au cabinet de Me Renaud Agbodjo, à Jéricho. L’avocat et homme politique, récemment désigné candidat du parti Les Démocrates à la présidentielle d’avril 2026 avant que sa candidature ne soit invalidée par la CENA puis confirmée par la Cour constitutionnelle, a pris tout le monde de court.

Dans une déclaration solennelle, il a annoncé son retrait de la vie politique béninoise “pour un temps”, afin de “se consacrer à sa famille, à son cabinet et à ses proches”. “C’est une décision malheureuse et dommageable car j’ai été victime de dysfonctionnements internes à mon parti politique et d’adversité globale”, a-t-il déclaré.

L’homme de droit a exprimé sa profonde déception face à la tournure des événements. “En tant que praticien du droit et attaché à la légalité, je suis bien obligé, malgré moi, de prendre acte de la décision de la Cour constitutionnelle”, a-t-il ajouté.

Pour Me Renaud Agbodjo, la disqualification de sa candidature constitue un coup dur non seulement pour lui-même mais aussi pour les “millions de compatriotes qui espéraient un changement de cap dans la direction des affaires du pays”. Il a tenu à saluer la ferveur populaire suscitée par sa désignation au sein du parti Les Démocrates et à remercier “le président Thomas Boni Yayi pour la confiance placée en la jeunesse béninoise”.

Malgré sa frustration, l’avocat n’a pas manqué de lancer un message d’apaisement à ses partisans. “Je n’éprouve aucune rancune ni ressentiment à l’égard de qui que ce soit, notamment l’honorable Michel Sodjinou, à qui j’exprime mes regrets”, a-t-il confié. Il a également invité

ses soutiens à éviter tout acte de violence ou de représailles. “Nous devons préserver la paix et utiliser toutes les voies de dialogue possibles pour le règlement de nos différends”, a-t-il insisté.

Conscient de ce que cette élection “ne sera ni inclusive ni concertée”, il a tout de même appelé à la cohésion nationale et à la poursuite du combat démocratique par des moyens pacifiques. “Tout ceci fera partie de notre histoire commune”, a-t-il ajouté.