Au Bénin, un mandat d’arrêt émis contre Kemi Séba, Conseiller spécial du général Tiani au Niger
Au Bénin, un mandat d’arrêt a été émis contre Kemi Séba, Conseiller spécial du général Abdourahamane Tiani le vendredi 12 décembre 2025.
La justice a renforcé son dispositif judiciaire après la tentative de coup d’État manquée du 7 décembre 2025 en visant plusieurs figures accusées de déstabilisation. Activiste panafricaniste et Conseiller spécial du général Abdourahamane Tiani, Kemi Séba est désormais recherché à l’international pour des faits liés à la sûreté de l’État.
L’émission d’un mandat d’arrêt international contre Kemi Séba s’inscrit dans un contexte politique et sécuritaire déjà tendu entre le Bénin et le Niger. Béninois de nationalité, l’activiste panafricaniste vit en exil à Niamey depuis qu’il a publiquement soutenu les autorités nigériennes, accusant Cotonou de « complicité avec des forces étrangères » visant, selon lui, la déstabilisation du régime militaire en place au Niger.
Depuis plusieurs mois, Kemi Séba était déjà perçu comme persona non grata au Bénin. Sa nomination comme Conseiller spécial par le général Tiani est intervenue dans un climat de fortes crispations diplomatiques entre les deux pays voisins. Une posture qui a accentué la rupture avec les autorités béninoises, d’autant plus que l’activiste n’a jamais caché son hostilité au régime de Cotonou.
Sur les réseaux sociaux, Kemi Séba a multiplié les publications virulentes, s’attaquant frontalement au président Patrice Talon et à son gouvernement. Ses prises de position, jugées de plus en plus radicales par les autorités, ont progressivement attiré l’attention des services de sécurité et de la justice.
Soupçons d’apologie de coup d’État et réseau de désinformation
Selon des sources proches du dossier, la ligne rouge aurait été franchie lorsque Kemi Séba a été accusé de faire « l’apologie de coups d’État » et d’apporter un soutien ouvert aux mutins impliqués dans la tentative de renversement du président Patrice Talon. C’est sur cette base qu’il est aujourd’hui recherché pour « apologie de crimes contre la sûreté de l’État », une infraction lourdement sanctionnée par le droit pénal béninois.
” Il est recherché pour « apologie de crimes contre la sûreté de l’État », « incitation à la violence » et « incitation à la rébellion », appris TRIOMPHE MAG.
Depuis le dimanche 7 décembre 2025, date à laquelle la tentative de coup d’État a été déjouée, le Bénin affirme être la cible d’une vaste campagne de désinformation. Les autorités soupçonnent l’existence d’un réseau structuré opérant principalement en ligne, relayant des contenus hostiles aux institutions béninoises et favorables aux régimes militaires de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Dans ce schéma, Kemi Séba est présenté comme l’un des principaux animateurs, voire le coordinateur de ce réseau. Plusieurs comptes et pages identifiés par les services de veille numérique afficheraient une proximité idéologique et politique avec les juntes au pouvoir dans l’espace sahélien, tout en appelant à la contestation, voire à l’insurrection, au Bénin.
Mais l’activiste panafricaniste n’est pas le seul dans le viseur de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Un mandat d’arrêt international a également été délivré contre Sabi Korogoné, acteur politique béninois. Il est poursuivi pour « incitation à la violence » et « incitation à la rébellion », à la suite de publications récurrentes et jugées incendiaires contre le régime en place.
À travers ces procédures, la justice béninoise entend frapper fort et envoyer un signal clair : aucune complaisance ne sera accordée face aux discours et actions susceptibles de porter atteinte à l’ordre constitutionnel.
La preuve, en fin de matinée du vendredi 12 décembre 2025, l’ancien ministre de la défense du président Patrice Talon, et président du parti Restaurer l’Espoir a été arrêté et conduit à la brigade criminelle. Aux dernières nouvelles, il est placé en garde à vue pour soupçon d’atteinte contre l’autorité de l’Etat.

