« Mon fils a enceinté la maîtresse de mon mari et … »
À Porto-Novo, une affaire familiale aux ramifications troublantes secoue un quartier pourtant réputé calme. Entre trahison conjugale, choc moral et déchirure générationnelle, une mère raconte l’effondrement de son foyer.
Porto-Novo. Dans une maison modeste du quartier Tokpota, le silence a remplacé les rires d’antan. Assise dans son salon, le regard fatigué, Adélaïde peine encore à mettre des mots sur ce qu’elle appelle « la plus grande humiliation de sa vie ». Mariée depuis plus de vingt-cinq ans, mère de trois enfants dont un fils aîné aujourd’hui âgé de 27 ans, elle n’imaginait pas que sa famille deviendrait le théâtre d’un tel scandale.
Tout commence il y a environ deux ans, lorsqu’Adélaïde soupçonne son mari d’entretenir une relation extraconjugale. « Il rentrait tard, répondait rarement au téléphone, et se mettait en colère quand je posais des questions », confie-t-elle. Après plusieurs mois de doutes et de silences, la vérité finit par éclater : son époux entretient une liaison avec une femme plus jeune, vivant non loin de leur domicile.
Si la découverte de cette maîtresse est un choc, Adélaïde tente malgré tout de préserver l’équilibre familial. « Je me suis dit que c’était une épreuve, que nous allions la surmonter », explique-t-elle. Mais ce qu’elle ignorait alors allait dépasser l’entendement.
Selon son témoignage, la maîtresse de son mari fréquentait régulièrement la maison familiale, sous prétexte d’être une parente éloignée ou une connaissance. C’est dans ce contexte que son fils aîné, revenu s’installer temporairement à Porto-Novo après des études à Cotonou, aurait commencé à se rapprocher de la jeune femme. « Je n’ai rien vu venir. Pour moi, c’était impensable », dit Adélaïde, la voix tremblante.
Quelques mois plus tard, la situation bascule brutalement. La maîtresse tombe enceinte. Dans un premier temps, le mari d’Adélaïde pense être le père de l’enfant. Mais après des confrontations tendues et des révélations successives, la vérité éclate : le géniteur n’est autre que son propre fils, un homme adulte, pleinement responsable de ses actes.
« Le jour où tout a été révélé, c’était comme si le sol s’ouvrait sous mes pieds », raconte Adélaïde. Le mari, fou de rage et d’humiliation, vit cette situation comme une double trahison : celle de son fils et celle de sa maîtresse. « Il a dit que ce fils n’était plus le sien, qu’il avait sali son honneur », confie-t-elle.
Depuis, le père a pris une décision radicale : renier son fils. Il a exigé qu’il quitte la maison familiale et a coupé toute aide financière. « Il refuse même d’entendre parler de l’enfant à naître », ajoute la mère. Dans une société où la notion d’honneur familial et d’autorité paternelle reste forte, ce reniement a créé un véritable séisme au sein de la famille et du voisinage.
Le fils, de son côté, reconnaît sa responsabilité mais dit agir sous le poids de la culpabilité et de la confusion. « Il m’a dit qu’il regrettait, qu’il n’avait jamais voulu faire du mal à son père », rapporte Adélaïde. Quant à la jeune femme enceinte, elle se retrouve aujourd’hui au cœur d’un conflit qui la dépasse, rejetée par l’homme avec qui elle entretenait une relation et confrontée à l’hostilité de la famille.
Adélaïde, elle, se retrouve déchirée entre son rôle d’épouse et celui de mère. « Comment choisir entre l’homme avec qui j’ai construit ma vie et l’enfant que j’ai porté neuf mois ? » s’interroge-t-elle. Elle dit craindre que cette rupture définitive ne laisse des cicatrices irréparables, tant sur le plan émotionnel que social.
À Porto-Novo, cette affaire alimente les discussions et soulève des questions profondes sur les responsabilités, les limites morales et les conséquences des relations cachées. « Quand les secrets s’accumulent, ils finissent toujours par détruire plus qu’une personne », conclut Adélaïde, le regard perdu.
Aujourd’hui, elle appelle à la médiation et au dialogue, espérant encore une réconciliation, même fragile. « Renier un enfant, c’est aussi se renier soi-même », murmure-t-elle, convaincue que, malgré la gravité des faits, le pardon reste la seule voie pour tenter de réparer ce qui peut encore l’être.
Et vous, que feriez vous, si vous étiez à la place de l’un d’eux? Le père , le fils ou la maîtresse?
Prénom modifié.

